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Anne Theron / Pauline Peyrade

A la carabine

Compagnie : Les Productions MERLIN

Théâtre (à partir de 12 ans) 1h

Distribution

Texte de : Pauline Peyrade
Mise en scène : Anne Théron
Avec en alternance : Hinda Abdelaoui et Elphège Kongombe et Mélodie Piny

Production

CDN Reims-La Colline-TNS Strasbourg

Résumé

Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas sauver, des irréparables. Parce que l’irréparable ne doit pas être un renoncement. Parce que quand on a été tiré trop bas il n’y a pas de sortie par le haut, il faut éclater le mur à la dynamite pour se sortir du trou. Parce que l’Histoire a canonisé Martin Luther King et diabolisé Malcom X, alors que l’un n’aurait pas pu se faire entendre sans l’autre. Parce qu’on exhorte les soumis-e-s à la non-violence, au silence, à l’humour, à la patience, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce que ça ne peut plus se passer comme ça. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse. Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable. Il n’y aura pas d’homme au plateau, mais deux comédiennes pour porter cette histoire. Parce qu’il ne s’agit pas de rejouer, de redonner à voir la violence, mais de s’en ré-emparer. De la réinvestir pour mieux la déjouer, pour mieux la combattre. Aussi parce qu’il ne s’agit pas de punir l’agresseur mais de régler ses comptes avec un système qui ne reconnaît pas ses victimes. Parce que nous vivons dans une société qui invente des signes de consentement aux victimes et qui cherche des excuses aux violeurs. Parce qu’on ne veut pas punir le viol. On ne veut pas punir les violeurs. On ne veut pas rendre leurs corps aux femmes. L’institution les renvoie à leurs blessures avec une leçon de morale. Le texte aurait pu s’appeler « par la violence ». Une écriture « à la violence », comme Niki de Saint-Phalle peignait « à la carabine ». Un geste sans détour qui prend la forme d’une prise de possession, prise de la violence par deux femmes, femmes dépossédées de la violence dans leurs luttes, dans les représentations de leur corps, corps désarmés et violentables à merci, par les mots, par les coups, par les images, dans la rue, dans les livres, sur les écrans. Se défendre, parfois, c’est moche, mais ce n’est pas une raison pour se laisser faire. Se défendre au point d’être indéfendable, c’est parfois le prix à payer pour ne pas se briser. Pauline Peyrade

Téléchargement

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Dossier de présentation 1.6 Mo
Fiche technique 177.01 Ko
Conditons Financières 527.69 Ko
Mentions Obligatoires 67.84 Ko
Dossier Pédagogique 236.39 Ko
Photos Spectacle 15.96 Mo

Galerie photos et vidéos

La presse en parle

Répondant à une commande (une pièce pour deux comédiens pouvant être jouée dans les lycées) du programme « Éducation & proximité » qui entend « favoriser la mixité à travers la pratique théâtrale », Pauline Peyrade a écrit A la carabine, une histoire entre une gamine de 10-11 ans et un gamin plus âgé qui prétend être chargé de la surveiller pendant que le grand frère de la gamine est aux auto-tamponneuses. Tout se passe dans une fête foraine et plus précisément devant un stand de tir. Carabine en main, la gamine rêve de gagner un dauphin en tirant bien. Le garçon plus âgé veut lui monter comment tirer, il s’approche, insiste, etc. On le comprend, sans que les choses soient explicitement dites, elle finira par tirer dans la bouche de celui qui vient de la violer. Ou bien est-ce là un fantasme? L’interprétation du spectateur est ouverte. Les deux rôles sont formidablement interprétés par des actrices sorties récemment de l’école du TNS (groupe 44), Elphège Kongombe Yamalé et Melody Pini, bien dirigées par Anne Théron (metteuse en scène associée au Théâtre National de Strasbourg) qui opte pour un décor simple d’une confondante efficacité (le spectacle se donne dans des lieux scolaires de toute sortes) : le stand réduit à une table et une guirlande de lumières colorées, au fond un décor de kalachnikovs en bois. La densité de la pièce où aucun mot n’est de trop, où le non-dit a son mot à dire, confirme si besoin était la qualité et l’originalité du travail de Pauline Peyrade (lire, par exemple, ici,et ). « Quand Anne m'a demandé à quelle distribution je pensais, je n'avais pas encore commencé à écrire le texte, je savais seulement que je voulais travailler sur le rapport des femmes à la violence, j'ai donc dit "deux filles" de manière un peu arbitraire ; le texte s'est écrit après et donc en connaissance de ce choix de distribution » explique Pauline Peyrade.

Médiapart

Le texte de Pauline Peyrade, inscrit dans le parler des jeunes d’aujourd’hui en même temps que dans leurs préoccupations, est admirablement servi par la mise en scène et la direction, à la fois attentive et efficace, de deux belles actrices par Anne Théron. La révélation scénique – le beau et sombre « dépliement » artistique – d’une violence infligée,  métaphorique de tous les abus de pouvoir – moral et physique – d’une personne plus « forte » sur une autre plus « fragile », victime agressée et forcément non consentante.

Véronique Hotte

Avec délicatesse, Anne Théron s’empare de ce texte violent, lui donne une rondeur singulière, une âpreté mordante. Utilisant le rap, la rage, comme vecteur, elle questionne habilement les désirs adolescents, la découverte de la sexualité, les émotions embrouillées qu’elle engendre. Ciselant les mots, usant d’images percutantes, elle touche juste en obligeant chacun à s’interroger, à remettre en cause notre éducation, quelles que soient nos origines, qui veut que la femme soit une tentatrice en puissance et l’homme un être faible, incapable de dominer ses pulsions. Avec A la carabine, le programme Éducation & Proximité touche sa cible au cœur. Bravo !

Olivier Fregaville-Gratian d'Amore dans L'Oeil d'Olivier
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