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Clea Petrolesi

Enterre-moi mon amour

Compagnie : Cie Amonine

Théâtre 1h30

Distribution

Texte : Clea Petrolesi d’après l’article de Lucie Soullier Le voyage d’une migrante syrienne à travers son fil WhatsApp paru dans les grand formats du Monde.fr
Mise en scène : Clea Petrolesi
Assistant mise en scène :  Yoann Josefsberg
Interprètes :  Loup Balthazar, Caroline Gervay, Benoît Lahoz /
Création vidéo et vidéo live : Benoît Lahoz
Création lumière et son : Carla Silva
Photographie : Caroline Gervay
Travail corporel : Lilou Robert
Scénographie : Agathe Zavaro
Création sonore : David Couturier

Production

Théâtre Paris-Villette / coproduction : Compagnie Amonine, Théâtre Jean Vilar – Vitry-sur-Seine / soutiens : Ville de Paris, DRAC Île-de-France, Association Beaumarchais-SACD, SPEDIDAM

Résumé

De la Syrie à l’Allemagne, carnet de route d’un exil. Décembre 2015. Clea Petrolesi découvre Le voyage d’une migrante syrienne à travers son fil WhatsApp, un article de Lucie Soullier paru dans Le Monde. Il restitue et met en forme les 250 captures d’écran que la jeune Dana, migrante syrienne alors en route vers l’Allemagne, lui a confiées. À travers le fil de cette conversation numérique qui la relie à ses proches, se dessinent les angoisses, les doutes et les espoirs de son voyage vers l’asile. Clea Petrolesi s’empare de cette histoire et nous entraine dans un voyage numérique, photographique et théâtral.

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Calendrier

PARIS (75) THEATRE PARIS-VILLETTE 15 - 26 SEPTEMBRE (Salle Blanche) :

  • mardi 15 à 20h30
  • mercredi 16 à 20h30 |avant-scène à 19h
  • jeudi 17 à 20h30 |avant-scène à 19h
  • vendredi 18 à 20h30 |avant-scène à 19h
  • samedi 19 à 20h30
  • dimanche 20 à 15h30
  • mardi 22 à 20h30
  • mercredi 23 à 20h30 |avant-scène à 19h
  • jeudi 24 à 14h30 |scolaire
  • jeudi 24 à 20h30
  • vendredi 25 à 20h30
  • samedi 26 à 20h30

  BEYNES( 78) LA BARBACANE : mardi 3 novembre 2020

Galerie photos et vidéos

La presse en parle

LE MONDE C’est le cas de Clea Petrolesi, à découvrir au Théâtre Paris-Villette avec Enterre-moi mon amour. Pour sa première mise en scène, cette jeune femme a choisi un article de notre consœur Lucie Soullier, paru sur lemonde.fr en décembre 2015. On entend la voix de la journaliste au début de la représentation. Elle explique comment deux jeunes Damascènes, Dana et Kholio, ont accepté de témoigner de leur odyssée de la Syrie à l’Allemagne, en livrant leur fil WhatsApp. Kholio est le beau-frère de Dana. Il étudiait le droit, et elle, l’anglais, quand ils ont décidé de partir. Un des premiers messages que Dana a reçus de sa mère était « Enterre-moi mon amour », « une expression qui, en arabe, signifie : je t’aime, donc je veux mourir avant toi ». Des proches et des amis participent au groupe WhatsApp. Leurs échanges témoignent de ce que l’on ne lit pas ou peu, au sujet des migrants, souvent réduits à des cas. L’attente et l’angoisse sont là, bien sûr, l’espoir et le déchirement aussi, mais ils s’enlacent à des joies presque enfantines comme celle d’envoyer la photo d’un coucher de soleil ou d’échanger sur les résultats d’un match de foot. Et c’est cela que Clea Petrolesi sait rendre dans sa mise en scène vibrante, émouvante : douze jours dans la vie à jamais changée de Dana et Kholio, incarnés par Ava Baya et Benoît Lahoz.

Le Monde

Deux Syriens, sur la route périlleuse de l’Europe, maintiennent le contact par WhatsApp avec leurs proches restés au pays. Sous le titre « Enterre moi mon amour », cette relation épistolaire, à l’origine publiée dans "le Monde", est aujourd’hui astucieusement adaptée au théâtre par une quasi inconnue, Clea Petrolesi. Non ce n’est pas un spectacle de plus qui, témoignages à l’appui, raconte le voyage périlleux des migrants fuyant leur pays, la Syrie, pour gagner l’Europe qui ne les accueille pas vraiment les bras ouverts. On ne compte plus ces spectacles, rarement avares en cœurs saignants, larmes poignantes et tombereaux de pathos. Rien de tel. Enterre-moi mon amour parle bien des aléas d’un voyage de la Syrie vers l’Europe, mais c’est plutôt, un spectacle de moins. Un spectacle comme intérieur, comme retourné contre lui-même, un infra spectacle pourrait-on dire, où, poussant la logique de son propos jusqu’au bout, la metteuse en scène Clea Petrolesi fait souvent jouer ses acteurs de dos ou dans la pénombre. Clin d’œil à ces témoins bien réels dont parle le spectacle qui veulent rester sans nom et visage pour ne pas mettre en danger leurs proches restés là-bas. En décembre 2015, Clea Petrolesi lit dans les grands formats du journal le Monde le reportage de Lucie Soullier titré Le voyage d’une migrante syrienne à travers son fil WhatsApp. Plusieurs centaines de messages écrits et des photos. La journaliste présente ainsi son reportage : « Dash et Kholio ont quitté Damas samedi 19 septembre. Direction l'Europe. Kholio laisse derrière lui sa femme, Mimoty, qui est également la petite sœur de Dash. Cette odyssée, ils lui en feront partager minute par minute les doutes et les avancées, avec le service de messagerie WhatsApp. Un journal de bord également suivi par la mère de Dash, Mön, sa grande sœur, « Lou£ou », et des amis, notamment Khaled (« 5aled »), Nawar, Haya et Alia. L’objectif : atteindre l’Allemagne et y retrouver Nash, le frère de Dash. » La publication s’en tient à un choix de messages WattSapp, une centaine. Sur scène, une comédienne (Loup Balthazar) et un comédien (Benoît Lahoz), égrènent ces noms, chacun, outre ceux des deux voyageurs encapuchonnés, en investissant plusieurs. Deux écrans sur les côtés et au milieu une trouée noire. Sur les écrans, les captures de messages whatApp mais aussi le travail photo effectué comme en direct par Caroline Gervay tandis que Benoît Lahoz assure le travail de vidéo live. Les dialogues, pour l’essentiel sont ceux des conversations à distance whatsApp entre Dash et son beau-frère Kholio (ceux qui sont partis) et ceux qui sont restés (famille, amis) , dans une sorte de reconstitution de cette situation évolutive et trouée. Ceux qui font le voyage à leurs risques et péril restent les maîtres du jeu pour dire ou taire ce qu’ils vivent. En marge et en off, la voix de la journaliste commentant les épisodes du voyage, éclairant certains propos et parfois se mêlant à eux. Images, messages, vidéos et présences scéniques plus ou moins furtives orchestrés par la metteuse en scène Clea Petrolesi s’enchaînent et nous enchaînent à ce récit, comme si l’on entrait par effraction douce dans le voyage et dans ce groupe WhatsApp. Fille de parents d’origine sicilienne, Clea Petrolesi a grandi à Antibes et tout son travail au sein de la compagnie Amonine ( on y va ! en sicilien) qu’elle a créée fin 2014 tourne autour de la Méditerranée et de l’exil. Après un premier travail à Beyrouth, voici sa première et surprenante mise en scène dans l’hexagone. Prometteuse. Ah j’oubliais, le titre du spectacle Enterre-moi mon amour est la traduction approximative d’une expression arabe : «  je t’aime, donc je veux mourir avant toi ». Elle apparaît dans la conversation whatsApp entre la fille Dash et sa mère Mön.

J.P Thibaudat dans Médiapart
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